Aimé Patri (1904 - 1983)
Au lycée Carnot à Tunis, Albert Memmi a eu deux « pères spirituels » : Jean Amrouche pour
la littérature et Aimé Patri qui l'initia à l'amour de la philosophie et de la réflexion. Dans La Statue
de sel, Memmi rapporte le jugement que son professeur aurait prononcé sur lui : « c'est l'élève le
plus intelligent que j'ai eu et j'enseigne la philosophie depuis seize ans. »
C'est une fois reçu à l'agrégation en 1938 qu'Aimé Patri fut nommé à Tunis où il enseigna
jusqu'à la fin de la guerre avant de regagner Paris. Il y arrivait fort d'une expérience militante qui lui
avait permis de fréquenter les milieux de gauche, voire d'extrême gauche et d'être mêlé aux
querelles liées à l'implantation du Parti Communiste français. Quand Pierre Naville, directeur de la
revue Clarté, est sommé par le Parti communiste d'arrêter la publication de la revue par suite de son
soutien à Trotsky, et fonde, après son exclusion du Parti, la revue La lutte des classes en février
1928, Aimé Patri le suit. Il fut ensuite proche de la revue Masses (études et combats pour le
socialisme et la liberté). Il y publia encore en janvier 1939 un article au titre symbolique :
« Humanisme et inhumanisme chez Marx ».
En août 1933, il voyage en Espagne à Barcelone, Valence et Villanueva (où il avait des
contacts) en compagnie de Simone Weil, à qui il consacra ultérieurement plusieurs articles : à
Barcelone ils firent la connaissance de Joaquin Maurin, futur fondateur du POUM et beau-frère de
Boris Souvarine qu'il connaissait. En décembre 1934, Patri consacra un article au « Rapport de
force et structure du mouvement ouvrier espagnol avant l’insurrection ».
Sa première contribution à la revue L'Arche, alors fondée par J. Amrouche à Alger, est un
courageux hommage à Léon Brunschvicg, au nom de ceux qui l'avaient connu et suivi son
enseignement. L'article parut dans le numéro d'avril-mai 1944, au lendemain de la disparition du
philosophe qui avait été contraint de se réfugier dans le sud de la France. Patri resta resta fidèle à la
revue jusqu'à son dernier numéro.
A son retour en métropole, Aimé Patri trouva immédiatement sa place dans la galaxie
intellectuelle du moment. Proche des surréalistes et d'André Breton, de Léopold Sédar Senghor dont
il appréciait la poésie, Aimé Patri anima à partir de 1946, la revue Paru qui rendait compte
mensuellement d'ouvrages récents. Il fit appel à la collaboration d'Albert Memmi à plusieurs
reprises, notamment par un entretien inédit avec Martin Buber. Il collabora aussi à la revue Preuves
dès a première année (1951).
Resté proche des milieux de l'extrême gauche de la S.F.I.O., qu'il avait rejoint en 1934 à
Péronne où il enseignait alors, Aimé Patri tira les leçons de sa vie en terre coloniale dans un article
« Situation de la France en Afrique du Nord» paru en avril 1946 dans Les Cahiers politiques,
article resté méconnu. Il est, par ailleurs, un des 58 signataires (en compagnie de Soupault,
Cocteau, Marrou, Camus...) de l’appel de Jean Cassou aux démocrates français, en réponse à l’appel
de Messali Hadj du 11 juin 1959 pour que cessent les « luttes fratricides entre Algériens » et les
« attentats terroristes »
Homme de réseaux et de revues, Aimé Patri, reconnu dans le milieu philosophique (il annota
par exemple à la fin de sa vie en 1972 l'édition de poche du Tractatus logico-philosophicus de
Ludwig Wittgenstein), a beaucoup écrit tant sur la philosophie que sur la littérature. Mais son œuvre
reste dispersée dans ces nombreuses revues auxquelles il a collaboré. Il participa à de nombreux
ouvrages collectifs, et il édita notamment Jaurès.
Aimé Patri enseigna de nombreuses années au lycée Condorcet à Paris où il termina sa
carrière professionnelle en 1969 : ses élèves de l'époque n'avaient qu'une connaissance moindre des
engagements politiques et culturels qu'il avait eus avant et juste après la seconde guerre mondiale.
Les volutes de sa pipe comme sa démarche claudicante étaient célèbres dans tout le lycée.
Témoignant sa fidélité à son ancien maître, Albert Memmi lui dédia, en 1982, un an avant
qu'il ne disparaisse son livre Le Racisme, fruit d'une très longue recherche, livre qui est autant un
témoignage qu'un « appel à la lutte politique » (Yasmine Chudzinka).
Homme de grande culture, grand lecteur, Aimé Patri fut présent dans les grands débats de
son temps.
Guy Basset
J.M. Brabant, J.L. Panné, « Patri Aimé, Albert. Georges, dit André Ariat), Dictionnaire
biographique du monde ouvrier, tome 38, Paris, Éditions ouvrières, 1990, p. 96.

Francis Dumaurier se souvient :

“Petit Lycée” (septembre 1957 – juin 1961) … que les profs restaient dans leurs salles à la fin des cours, et que les élèves devaient se rendre d’une salle à l’autre pour y trouver leurs profs, ce qui créaient des bouchons monumentaux dans les couloirs … du pion qui nous donnait des coups de scoubidou pour nous mettre au pas … des voyages en car pour le stade de Vaucresson le mercredi après-midi qui me rendaient malade et pour lesquels je me suis fait dispenser … des jeux de pelote dans la cour pour ceux qui restaient déjeuner dans le réfectoire du sous-sol …

“Grand Lycée” (septembre 1961 – juin 1966)  … de Monsieur Binet, SurgGé, qui me laissait sortir après le déjeuner au réfectoire, qui se trouvait à l’époque au rez-de-chaussée, pour aller boire un café avec les secrétaires des bureaux du quartier au bar qui se trouvait en face de l’entrée du lycée de l’autre côté de la rue du Havre … du groupe Les Échos qui répétaient leur musique des Shadows dans la salle de gym le samedi après-midi … du compte des VP (visites du proviseur) et des VC (visites du censeur) sur le tableau des classes, ceux-ci ne venant généralement que pour résoudre des problèmes de discipline … du professeur Camé (le fameux Camé Léon) qui jetait son cartable sur son bureau depuis la porte d’entrée pour nous signaler à quel point il était de mauvaise humeur … du rayon de disques au 2ème étage du Printemps, entrée rue du Havre, quand on pouvait jouer les disques sur des platines et les écouter avec des petits hauts parleurs avant de les acheter, et où j’ai ainsi pu découvrir les Rolling Stones et Bob Dylan … du grand nombre de flippers et de tables de billard dans le Terminus de la Gare Saint Lazare où nous nous rendions souvent en groupes … du magasin de trains électriques dans le Passage du Havre … de l’arrivée des trois filles qui sont devenues les premières élèves du lycée en septembre 1965, et que nous regardions comme des bêtes curieuses durant les récréations sachant que notre enclave venait de perdre son identité à tout jamais …

Photos et autres détails dans la version illustrée de mon livre numérique “Expat New York” qui peut être téléchargé gratuitement sur http://xpatny.free.fr

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GB J'ai moi-même été élève de Condorcet (au grand lycée) entre 1957 et 1962 et retrouve dans certaines notations quelque chose de mon propre passé.

En première A, dont le séjour principal était au rez-de-chaussée de la première cour, nous avions Monsieur Robert Jouanny en français-latin-grec (il se déplaçait encore sur ses deux jambes), passionné mais déçu par les performances de ses ouailles, M. Brelingard (je crois) en histoire-géo, qui nous imposait le respect par sa figure et sa voix, M. Labarrière en allemand, le nom des autres professeurs m'échappe. Les heures d'éducation physique m'ont surtout laissé le souvenir de longs voyages en métro ou en car direction le XVIème arrondissement, voire, il me semble, quelque banlieue verdoyante... Et il y avait aussi, veillant à l'ordre général de la cour, M. Champagne, qui avait à cette époque une manière de célébrité grâce à une émission de radio où il répondait à toutes les questions posées par les auditeurs ("Bravo bravo, Monsieur Champagne, vous nous avez bien renseignés ..." ou bien "Zéro zéro, Monsieur Champagne ...), plutôt débonnaire quand il était là, et un autre surveillant général davantage craint pour son élocution coupante et laissant peu de place à la réplique, que nous appelions "Cicéron" en raison de la ressemblance que nous trouvions à son profil avec le buste classique de l'orateur.

En philo 2, dans notre nid d'un 3ème étage poussiéreux dont l'altitude nous protégeait dans une certaine mesure des incursions indésirables, ce fut M. Heidsieck en philo, pas toujours écouté comme il aurait fallu - son auditoire ne réunit assez rapidement qu'une dizaine de têtes sur la quasi-quarantaine que nous étions -, M. Brelingard encore en histoire-géo, M. Pastor en sciences naturelles - les autres figures m'échappent pour le moment. Le professeur de mathématiques envoyé en mission d'une heure hebdomadaire dans cette classe où il était de bon ton d'afficher un certain dédain pour cette discipline (sans nécessairement manifester beaucoup d'enthousiasme pour les autres, du reste), ne s'en sortait qu'en exploitant à fond ce dont il pouvait disposer comme ressources de résignation.

Important pour le sentiment que nous avions de notre propre valeur, le passage en hypokhagne ("Lettres Supérieures") nous faisait franchir une ligne : logés de nouveau au rez-de-chaussée dans un coin de la première cour, nous étions désormais dotés de privilèges accordés par le droit coutumier à notre nouveau statut. Nous avions le droit de fumer (mais la question controversée était: dans la cour, à la vue de tous? ou bien dans le salle qui était notre enclos?), en principe le droit de sortir à toute heure du lycée (mais la jeune femme qui tenait avec son mari l'office de concierge avait bien entendu du mal à entendre nos arguments sur ce point, ce qui se comprend, et il fallait parfois user de ruse - une fois, notre méchanceté l'avait mise au bord des larmes et nous avons décidé de nous excuser et de nous racheter en lui offrant, je crois, une boîte de sucreries). Français et version latine étaient dispensés par M. Gallois, professeur au crâne totalement rasé - figure exceptionnelle alors - et qui avait pour méthode, en vue de mater ce troupeau de jeunes mâles enclins à la suffisance, de nous terroriser. (A un camarade qui, à la première dissertation, s'apprêtait à expliquer pourquoi il sollicitait un délai pour remettre son devoir, il lança, l'index pointé vers la porte : "Sortez, ordure!"). Les frontières du permis et de l'interdit étant alors fixées une bonne fois , la tension pouvait un peu se relâcher (avec de brefs moments de complicité : "Nous sommes de grands garçons, nous pouvons tout nous dire" (à propos d'un passage censuré de Rabelais dans le Lagarde et Michard) - mais cela ne devint néanmoins réellement sensible qu'après les vacances de Pâques. Pour les versions latines, la notation se faisait par soustractions cumulatives, et le compte-rendu des travaux commençant par l'énumération des notes attribuées et de leurs titulaires en commençant par la base, il fallait bien souvent attendre d'arriver au moins à la moitié de la classe pour entendre annoncer un zéro, désormais auréolé d'un certain prestige ("Nous passons maintenant aux notes positives": untel zéro ...). Dura lex, sed lex ... Le gouvernement ayant envisagé de révoquer les sursis militaires pour renforcer les armées engagées en Algérie, et l'UNEF ayant appelé pour s'y opposer à une grève des cours, nous avons quasiment en masse (sauf peut-être deux ou trois exceptions) séché une journée, que ce fût par conviction ou pour saisir l'occasion de s'offrir en ayant pour ainsi dire une manière de droit pour soi, une journée de repos, et cela nous a valu une sévère remontrance brodant sur le thème de l'égalité (des devoirs) et un zéro attribué à tous ceux qui s'étaient ainsi octroyé un délai supplémentaire pour la rédaction d'une dissertation (rétrospectivement, on peut aussi penser que lui-même aurait pu ne pas être fâché d'avoir une vingtaine de copies en moins à corriger - mais cela cadrait-il avec son tempérament?). Ceci dit, nous fûmes tous reçus à "Propé". En grec et thème latin, M. de la Boissière, très grièvement blessé en 1940 à Lille, où il perdit une épaule et un bras, était plutôt l'objet d'une affection un peu gouailleuse. Il fallait aller essuyer le tableau et procéder à diverses opérations manuelles dont il ne pouvait s'acquitter que très péniblement. Cela se faisait spontanément. En allemand, M. Drijard nous initiait avec une certaine légèreté à la poésie en fumant des cigarettes orientales. En anglais, M. Laffais (dont tout le monde connaissait le manuel) en imposait par sa carrure. Des heures passées chez M. Morfaux, il me reste le souvenir d'une très abondante bibliographie aussi bien littéraire que philosophique, un panorama extrêmement impressionnant par son amplitude où se retrouvait tout ce qu'il serait bon de lire un jour. En histoire, c'était théoriquement M. Martin, que nous ne voyions que très très épisodiquement, bien que ses heures de cours fussent tout à fait régulièrement inscrites à l'emploi du temps. Le fait est que la logique de son intervention pédagogique nous a largement échappé. De tous les camarades d'alors, quelques figures me restent plus particulièrement: Yves Guilcher, prodiguant calembours, bouts rimés et chansonnettes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Guilcher), Jean-Marie Bonnet, immanquablement accompagné de sa guitare pour nos pauses dans la cave du café d'à côté dans la rue du Havre, Hughes Labrusse, déjà poète et rebelle ((http://factorie.fr/hughes-labrusse/)

Quant à la khagne, assez peu mise en valeur ces années-là, elle ne comptait qu'une douzaine d'élèves environ et ne faisait le plein que pour les heures avec M. Beaufret, qui nous dictait son cours de haute tenue, bardé de citations grecques en grec, tout en jonchant de mégots de gauloises le plancher vétuste fait de lattes grossières.

GC Je me souviens des « plein air » à Vaucresson.

 

JPD Je me souviens de la marchande de bonbons dans la rue près du lycée.

 

GC Je me souviens qu’on l’appelait « la mère Cosmos ».

 

YC Je me souviens du « Petit puant » dans la vitrine d’Androuet, Maître fromager rue

d’Amsterdam.

 

MC Je me souviens de M Monnier ,le prof de maths qui laissait tomber la craie de sa main

A la seconde même où sonnait la cloche.

 

MC Je me souviens de Mme Kohn ,la prof d’allemand qui me disait « Che fais vous examiner à la fin de l’année ».

CS Je me souviens qu'au petit lycée certains "grands" interceptaient les balles de tennis des "petits"

qui jouaient pacifiquement à la pelote et qu'ils s'ingéniaient à envoyer les dites balles par dessus un haut mur

noir. S'ils réussisaient, la balle était définitivement perdue ; s'ils échouaient, le propriétaire pouvait récupérer

GC Je me souviens que l'on parlait de "fronton" et non de pelote.

 

 

CS Je me souviens qu'à l'époque tu corrigeais mes erreurs  sans me demander

 

JPB Je me souviens de ce pion (petit lycée), assez fort plutôt sadique,dont le sifflet émettait un

Son immédiatement reconnaissable..il était le fils du libraire de la rue de Bucarest…je ne me

Souviens plus de son nom.

 

MC Je me souviens de trois noms ou surnoms de pions : Croquignol, Fabbi et Marysi.

 

GC Je me souviens que l’on surnommait Marysi ou Maraisi : Nasser.

 

CR Je me souviens de séances de "plein air" où nous allions disputer un match de handball à l'intérieur des bâtiments Porte de Versailles ... !

 

YL Je me souviens de la dernière locomotive à vapeur qui m'a déposé gare Saint Lazare.

CR Je me souviens que nous nous laissions envelopper par  la fumée des locomotives place de l'Europe 

JPB Je me souviens du “grand fronton”, sous le porche, un grand tableau de bois noir fixé au milieu d’un mur concave (en se plaçant à chaque extrémité on pouvait entendre ce que chuchotait le camarade en face malgré le bruit ambiant).

 

JFE je me souviens :
-de Capelle , revenant de son  1er cours de suédois ( mme Guichard), nous disant qu'une règle se disait : en linjal
-de Caste introduisant en classe "la redoute des contrepèteries".
-de Dufournaud , inventant à l'invite de l'excellent Maurice Gaulon: "ils leur demandait sans cesse, où étaient leurs escargots".
-de  Fouillaron et moi-même,affublant  Aucagos de surnoms invraisemblables, et lui faisant traduire en sa propre phonétique en anglais "Il souffla sur son arc"
-de l'entorse du genou d'Eveno dans l'escalier du réfectoire,
-du carnet de notes qu'il fallait acheter à prix d'or(?) , chez Sans, en face,"
-de Culot, prof d'allemand, interrogeant Janots, et disant "ja, bitte ja, Janots, geh an der Tafel, en prononçant "Yanotss",
-de Monnier , prof de maths, disant toujours, à travers son mégot labial:" c'est pas bien difficile, tout ça", et qui avait dit , à je ne sais plus qui, qui bavardait avec Lescure (dont il respectait l'aversion viscérale pour les  maths), "laisse cure tranquille"
-du prenage du café au sous-sol de la coupe d'or, après le repas de midi, quand Binet nous laissait sortir
-de Raymond Cognié, prof de maths, et des imitations d'icelui par Gallaud,
-des retards de Durollet
-de Sineux, prof d'anglais, nous traduisant la phrase "One cannot wash a negro white" par " à vouloir blanchir un nègre, on perd son temps et son savon"

 

 

 

 

 

 

 

JPB Vous m’étonnez par votre mémoire, et ce n’est pas fini....

 

MD Je me souviens des Dames de la rue de Budapest dont l'activité restait encore un peu mystérieuse au jeune élève du Petit Condorcet que j'étais.

mais aussi bien sûr:

- de la fine moustache, des cigarettes blondes filtre, du sourire malicieux et bienveillant de Maurice Gaulon qui m'a appris le peu de français que je connais encore.

- de la silhouette longiligne et très "cartoon" de Cognié qui a réussi à me rendre les mathématiques détestables.

 

DP je me souviens  du Paris-St Lazare
Je me souviens    de la "brosse" de Rabardel
Jeme souviens de la fête foraine boulevard de Clichy
Je me souviens du Discobole
Je me souviens des hot-dogs de la gare St  Lazare
Je me souviens des yeux ronds de de Foucauld

 

CS Je me souviens de Colotte et Ferrière, surveillants généraux au Petit Lycée, d'Alfred ( mais quel était son patronyme ?) et Cabillon, censeur et proviseur au Grand Lycée
Je me souviens du Cinéac Saint Lazare qui avait un programme continu d'actualités dans l'enceinte même de la gare.
La séance durait une heure pile ( pour les gens qui attendaient un train de grandes lignes ) et le prix était sensiblement moins élevé que celui d'un cinéma normal. D'autres salles baptisés Cinéac fonctionnaient sur le même modèle sur les grands boulevards ( Cinéac Italiens ) et à Montparnasse...Elles ont toutes disparu dans les années 70.

Je me souviens qu'en classe de philo Aimé Patri nous avait quasiment intimé l'ordre d'aller au Cinévog de la rue Saint Lazare pour  voir Pierrot le Fou... ( conseil particulièrement judicieux). Le cinéma, transformé en multisalles, existe toujours sous le nom de 5 Caumartin.

 

  Je me souviens de Daliphard ( prof d'anglais ) nous disant : " When I was maître d'internat at the lycée du Havre " et ajoutant " Je vais traduire pour ceux qui n'ont pas compris ".

Je me souviens de ce camarade ( membre de l'AVPP ) qui passait de longues minutes ( heures ? ) à peaufiner la composition de l'équipe de football de la Seconde B2 qui affrontait régulièrement une de ses homologues au plein air de Vaucresson. J'étais toujours douzième homme et je ressens encore près de cinquante ans plus tard une légère frustation...

GC Je me souviens que durant nos années "Petit Lycée" la station Liège était fermée.

Survivance des fermetures de l'occupation ?
Je me souviens des mini bus bleus de la Ratp qui descendaient la rue d'Amsterdam , un arrêt au niveau de la place de Clichy et un autre devant le petit lycée.
En 1961, une série de 60 autobus Verney à gabarit réduit, les «autobus bleus», est mise en service sur deux lignes à tarification spéciale unique de 50 centimes, afin de desservir la zone bleue (essai qui se poursuit jusqu’en 1965).
Ils seront transférés ensuite sur les lignes 46, 82, et 303 avant d'être réformés en 1970.
 





 

OJB Je me souviens que l'on avait demandé à Mme KOHN,prof d'allemand,de traduire en allemand le mot totalement inventé ( par l'ami SCHWAB?)  "palouinette"...
Ach! Che crois que cela se traduit par..."répondait-elle en trouvant un mot allemand...
Et personne ne comprenait...Elle non plus.
Mais quelle rigolade de tout le monde...

RL le tiroir du surveillant général rempli de balles de tennis confisquées (petit lycée ?) ...
.. la silhouete d'un prof' traversant la cour et que sa petite taille nous faisait surnommer "Loin du ciel",
.. le tiroir du surveillant général rempli de balles de tennis confisquées (au petit lycée ?) ...
..  Daliphard ( prof d'anglais ) demandant à un élève la permission de lui mettre un zéro, par peur d'une réaction trop violente de ses parents ...
.. Noblanc ( prof de français ) utilisant des expressions telles que "nos amis-nos ennemis les Anglais" ou encore  "viscère en versa, comme disait mon adjudant"
Du plein-air à Vaucresson; en particulier du retour en métro de toute une classe en short et maillot à V-blanc,  leurs vêtements ayant été subtilisés dans le vestiaire

JF Je me souviens du sac à français et du sac à latin de Mr Gaulon.
Je me souviens des "jeux divers de printemps" du même Mr Gaulon.
Je me souviens d'une visite-reportage organisée à la gare St Lazare dans un poste d'aiguillage au bout des quais, toujours par Mr Gaulon, un enseignant très en avance sur le plan pédagogique dans ce début des années 60.

Je me souviens de ces longues études du soir au petit lycée, surveillées par Mr Maraisy ou Mr Okagoss; avec le 1er, le moindre murmure était immédiatement sanctionné; mais Mr Okagoss se laissait plus facilement déborder et lorsqu'il réagissait enfin, nous avions droit à cette phrase restée célèbre adressée à l'élève perturbateur ( Mr Okagoss avait le bras tendu vers la porte ) : "Sours du moun étoude!!"
Je me souviens des tables rondes à la cantine du petit lycée où, pendant le repas, nous étions plusieurs à nous poser des questions ( style jeu des 1000 francs ) et celui qui trouvait la réponse avait alors le droit de poser à son tour une question ( je me souviens de Claude Schwab... mais qui étaient les autres participants?? )
Je me souviens ( 6ème ou 5ème )  du camarade Evrard qui amenait parfois un journal où étaient photographiées des femmes en tenue très légère ( Paris Hollywood? ) et que nous regardions sous les pupitres pendant de trop rapides interclasses.
Je me souviens d'une pièce de Racine ( mais laquelle? ) jouée à la fin de la 4ème le jour de la remise des prix, sur la scène qui dominait le réfectoire. J'ai oublié quel rôle je tenais, mais pas Mr Gaulon qui nous avait préparés à cette représentation.

GC Je me souviens que lors de cette visite,Philippe Fouillaron je crois, avait demandé en voyant un ticket de quai blanc avec un rond rouge 

si c'était un ticket pour le Japon.
JPB Je me souviens du sac à latin et de la boite à outils pour se souvenir de malim et mavis du verbe malo chez ce prof inoubliable mr Gaulon
 

 

JPFB Je me souviens, un jour , avoir balancé le cartable de Patrick Eveno par dessus la barrière de la coursive (petit lycée)..il est donc tombé dans la cour, et quand je me suis penché pour voir l’étendue des dégâts..je n’ai pas été déçu, le cartable était tombé aux pieds de Collotte....à mon souvenir, il n’a pas été trop méchant....
Je me souviens de Ferrière (entre autres) à l’occasion d’une “colle”, un samedi après-midi. Nous étions peu nombreux et avec seulement Ferrière. Il nous a emmenés dans son bureau (ou dans son appartement ??) pour regarder un match de l’équipe de France dans le tournoi des 5 nations...Je ne garde donc pas un mauvais souvenir de ces “surgé”...
 
 
JJR Je me souviens des combats de cocotes en papier dans la cour du petit lycée qui attiraient inévitablement notre cher Fabbi dans l'arène "sanglante".
CS Je me souviens que lors de ces combats, les spectateurs formaient un cercle en criant : " Du sang, du sang..." ( alors qu à Jacques Decour on préférait le slogan : " Tout nu, tout nu...")
Je me souviens de Jean Marie Peny : " Autant en emportent les poubelles et nous ne sommes pas chargés de la voirie !"
Et du même s'offusquant d'avoir découvert dans une copie le nom de Baudelaire mal orthographié : " Non, Messieurs, Baudelaire n'est pas beau..." ( Plus personne n'a dû faire la faute)
MCB Je me souviens de cet épisode assez extravagant  , durant un cours de M Gaulon , où Charpentier, qui avait trouvé une cartouche de la guerre 14/18 dans le jardin de la maison de campagne familiale ,  et qui  probablement  devait  la  manipuler  pour en "découvrir tous les mystères" ...avait fini par en déclencher , sinon l'explosion  (heureusement), du moins une épaisse fumée noire . Devant l'hilarité et la stupéfaction génèrale  , M Gaulon  avait demandé  à Charpentier de jeter sa cartouche ,qui continuait à fumer copieusement ,par la fenêtre!!! Une fois le moment de stupeur passé  , M Gaulon avait repris son cours avec une expression de sourire  sur le visage qui signifiait peut-être  "tout ça reste entre nous " ?
Est-ce que l'un d'entre vous se rappelle cet épisode ? si oui  , en -a-il  le même souvenir que moi  , sachant que cela se situe plus ou moins  en 1961 !
RL Si vous passez devant le magasin de la marchande de bonbons de la rue d'Amsterdam, vous y trouverez la fille de la vieille dame que nous emmerdions à plaisir.
La fille ressemble tellement à sa mère, au même âge aujourd'hui, que nous devons nous pincer pour bien vérifier que nous ne sommes pas retombés en enfance.
Il y avait également un garçon, très intelligent mais un peu débile, que certains utilisaient pour porter leur cartable jusqu'à la gare St Lazare. La prise en charge était de 0,10 francs. Mais ce garçon avait aussi une particularité : il faisait continuellement la locomotive et il lui prenait d'aller jusqu'au Havre, sans billet, tellement il aimait les trains. Son nom se terminait par"...man"

 

YC Je me souviens des « Cahiers de Condorcet » et de ses mots croisés diaboliquement concoctés par  Cognié.

Je me souviens d’Eugène Lhotellier, alias Marsouin, de sa gueule cassée, de son éternel mégot « à la Prévert », du cahier des absences et des colles qu’il était chargé de distribuer.

Je me souviens du Passage du Havre et de ce magasin de trains électriques.

Je me souviens d’une piste de ski synthétique installée sur la terrasse du « Printemps ».

Je me souviens de Laïc, professeur d’histoire-géographie nous mimant un plissement hercynien, arc-bouté contre son bureau.

 

MM  Je me souviens de Desmoulins, prof agrégé de français-latin, qui faisait cours pour une poignée d'élèves tandis que les autres se livraient dans la classe à des activités diverses, incluant notamment les jeux de cartes. Il portait hiver comme été le même costume bleu et notait ses sujets de "compo" sur un ticket de métro (je pense que cela faisait partie du personnage qu'il s'était créé) qu'il sortait cérémonieusement de sa poche. Lorsqu'il lui arrivait de réagir au chahut qui se produisait pendant ses cours, les punitions allaient en augmentant, de "4 heures de colle" à "2 jours de camp de concentration" en passant par "3 tours de cour à genoux"... punitions qui restaient la plupart du temps (en tout cas pour les dernières) lettre morte!
Je me souviens que le chahut traditionnel dans sa classe consistait à monter sur le bureau avant le début du cours et, en agitant les bras en cercles, à déclamer "Je suis con comme un moulin, je suis con comme des moulins.."
Personnage hautement farfelu, il lui arrivait de se mettre en colère et d'extirper de leur siège en les tenant par le col d'une seule main les élèves les plus grands et les plus costauds (nous étions en 1ère et avions 16, voire 17 ans) pour les jeter dehors... avant qu'ils ne reviennent en rentrant par une fenêtre du fond de la salle!

 

MCB Sac a Français Mr Gaulon

Je m’aperçois qu’apercevoir ne prend qu’un p

Il accourt ,,r un t

Accueillir une excellente idée

 GC Un magasin français / Un magazine américain 

JFE  Près d'Alès/ Prêt à prendre le thé.

 

JJR Je me souviens de Dassin,de sa Vespa et de son énorme scoubidou qu'il laissait tomber sur nos crânes pendant nos repas,au réfectoire.
Je me souviens de mademoiselle Josse et de ses bas résille.

 

JPL : le lancer de craie de Lapicque quand il entendait parler ou un début de chahut .Le bougre faisait mouche à tous les coups puisque le bruit courrait qu'il avait été selectionné aux jeux d'Helsinski au lancer de javelot ; comme j'étais déjà sportif je me suis tenu à carreau . Comme diraient les jeunes aujourd'hui : " respect!"

Roger Ikor qui prenait le train avec son fils venant d'Ermenonville , il voyageait avec nous et un jour lors d'une des premières dissertations j'ai employé la conjonction "malgré que " qui n'existe pas au lieu de "quoique ou bien que " et évidemment je me suis ramassé une bulle . ma maigre consolation : je n'étais pas le seul et rentrant à la maison lorsque j'expliquais le résultat à mon  père il m'a répondu : " comme cela tu ne l'oublieras jamais !" et effectivement c'est resté gravé dans ma mémoire ..
 
JF Je me souviens de Mr Guy, surveillant au long cours et accessoirement professeur d'allemand, un homme  très gentil ( trop gentil ) et incapable de tenir une classe de presque 40 élèves.
Je me souviens d'un jour après la pause de 10 heures ( au grand lycée,au dernier étage du bâtiment central) où nous attendions Mr Guy qui n'arrivait pas... Alors, pour tromper l'ennui, certains ont commencé à empiler les chaises de la salle sur le bureau puis sur l'estrade. En 2 mn, c'est un mur de chaises qui occupait l'espace dévolu à la transmission du savoir. Tout le monde est sorti...et Mr Guy est arrivé. Il a ouvert la porte, a soupiré, a demandé qu'on remette tout en place. Evidemment, les premiers arrivés ont pris les chaises du dessous et le vacarme fut phénoménal. Et je crois me souvenir que cela nous a valu une visite d'Alfred le jour même.
Je me souviens de l'arrivée dans notre classe en cours d'année d'un certain Albrechts, enfant pied-noir qui, par sa taille et son caractère, s'est rapidement forgé une réputation auprès des autorités du lycée tout comme de nous.
Je me souviens d'un jour d'hiver en cours d'allemand avec Mr Guy. Dehors, la neige commençait à tomber. Soudain, Albrechts laisse échapper un "Putain! il neige!". Mr Guy veut alors le punir mais l'un de nous lui explique que notre nouveau camarade arrive d'Algérie et qu'il découvre la neige pour la 1ère fois. Mr Guy, qui ignorait son origine, s'excuse auprès de lui puis reprend son cours alors qu'Albrechts termine par cette remarque pour les proches voisins ( avec l'accent pied-noir ) : "Couillon, je vais aux sports d'hiver chaque année!"
Je me souviens être descendu un midi dans la cave du grand lycée, accompagné de JJ Ramette...long couloir voûté...découverte de cet univers inconnu juste sous la cour... une musique qui se rapproche...et au bout du couloir, trônant au milieu d'une grande cave autour de ses différentes percussions, Richard Levita, royal, qui jouait de la batterie! J'ai oublié qui étaient les guitaristes.
Je me souviens d'une jeune prof d'anglais en 5ème au petit lycée ( je ne retrouve pas son nom ). Mais elle s'est mariée pendant les vacances de Pâques et elle nous est revenue sous le nom de Mme La Cassagnère... Et ce n'était plus du tout la jeune fille du début de l'année, quelque chose avait changé en elle, plus vive, plus grande, plus à l'aise en classe ( elle en imposait! ), plus femme en somme... Et je me suis demandé quelque temps ce que le mariage pouvait bien faire aux femmes pour les changer ainsi.
Je me souviens de ce grand sentiment de liberté qui m'a envahi lorsque j'ai appris ma réussite au bac.

 

YC Je me souviens des caves du lycée et des indications de direction peintes sur les murs (elles ont servi d’abri pendant la dernière guerre –pas celle qu’on préfère… ) ;

Je me souviens de ce groupe qui jouait les airs à la mode, notamment le fameux G.L.O.R.I.A. que chantait les « Them », groupe de Van Morrison (en 1965 je crois). Non je n’me souviens plus du nom des musiciens, ce dont je me souviens … c’est qu’ils gravitaient autour de notre ami Jean-Pierre Domboy, déjà féru de musique et qui a fait je crois carrière dans le showbiz.

Je me souviens d’avoir fait ma communion solennelle à Saint Louis d’Antin, il y avait là l’abbé Pasteau et un autre dont j’ai oublié le nom. Le bedeau était plutôt acariâtre. C’était un jour de grève de la SNCF. Banlieusard, je fus conduit en automobile ; sujet au mal des transports, je fus malade… Depuis, Dieu m’a quitté, et réciproquement

 

EJ Je me souviens que sous couvert d’éducation religieuse j’ai appris à jouer au billard au Terminus, malheureusement disparu, à midi le surgé sympa (comment s’appelait-il ?) me fichait un grand coup de l’EQUIPE derrière la tête (de mécréant) et me disait, pas dupe, allez vas-y. J’ai persévéré et l’année dernière j’ai fini champion du département 92 dans ma modeste catégorie aux 3 bandes ; par contre je n’ai toujours pas rencontré Dieu

 

JF  Je me souviens d'une sortie de fin d'année ( Ermenonville sans doute ) organisée par l'abbé Müller ( entre autres ) pour les élèves qui suivaient les cours d'éducation religieuse. Et il y avait parmi nous un certain Maxime ( je l'ai identifié plus tard comme tel ) qui avait amené sa guitare et qui chantait Brassens, mais beaucoup mieux que moi. Il connaissait tous les accords avec le doigté en conséquence. Sur le coup, j'ai été un peu jaloux... mais plus tard j'ai acheté ses disques bien sûr.
à propos de Lapicque... et d'Ikor.
Je me souviens d'un cours avec Lapicque où 2 d'entre nous ont fait un exposé sur Bob Dylan ( Jacques Weisz peut-être mais avec qui? ) et l'on sentait déjà approcher tout doucement 68 qui se formait au fond des consciences.
Je me souviens d'une séance de récitations de poésies avec Ikor. Chacun devait arriver ce jour-là avec un poème choisi librement et appris par coeur. Il y a eu Baudelaire bien sûr et d'autres... mais il y a eu aussi Prévert et peut-être Brassens ( je ne suis pas sûr ). Mais Ikor a fait la fine bouche... Franchement, était-ce vraiment de la poésie? poésie avec un P ou un p? Le débat était ouvert.

 

YC Je me souviens du "petit bruit de l"oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain, il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim...". La grasse matinée de Prévert, poème que j'avais choisi de réciter chez Ikor. La récitation a toujours été un de mes sports favoris. Je me souviens d'une rude compétition cette année là, avec un certain... Jacques Pradel, future voix de France Inter dans l'excellente émission qu'il a animée avec Françoise Dolto (lorsque l'enfant paraît).
Je me souviens de Binet, aussi. Pas toujours si bonhomme le surgé! Je lui dois 2 jours d'exclusion pour être sorti du lycée sans autre motif que l'envie d'un café... Ironie du sort, un second avis d'exclusion concernant mon jeune frère et pour le même motif est arrivé chez moi par le même courrier: la tête du colonel!!

 

JF Oui, Yves, comme le laisse entendre Gérard, je crois que la mémoire nous joue des tours parfois... En effet, nous n'avons connu Pradel qu'en philo 3 alors que c'est en 1ère que nous avions Ikor en cours de français. Mais je sais maintenant qui avait récité un texte de Prévert, car ça, je l'avais oublié!
Gérard, moi aussi j'avais récité un texte de ma composition et je suis très vexé que tu n'aies retenu que la prestation de Jean-Louis. D'ailleurs, mon "poème" commençait ainsi : "Attention, la fermeture des portes est automatique. Clac! et le train s'ébranle..." J'ai oublié tout le reste, texte consacré aux pensées d'un jeune lycéen de retour vers sa banlieue-dortoir. Et je me souviens qu'Ikor avait tiqué à ces premières mots qu'il connaissait par coeur lui aussi.


MCB Je me souviens d'être passé 4 fois par jour pendant les années "grand lycée" sur la petite place qui se trouve au carrefour des rues d'Amsterdam   , de Londres  et de Budapest .Il y avait là  , comme on disait à l'époque , 2deux"clochards" fidèles au poste  , sédentaires  et assez causants . On était plus ou moins entre 1963  et 1966...
L'autre soir je me suis arrêté là en voiture pour récupérer ma fille qui rentrait de sa "sup de co"  normande . La place était noire de monde avec des dizaines de personnes qui  , renseignement pris  ,faisaient la queue  pour  les restos du cœur . Sans trop me la jouer sur le mode "café du commerce" , sans généralisation hâtive  , sans refaire le monde (je prends ces précautions à dessein ) j'ai juste pensé que j'aurais eu du mal à croire  à l'époque   , qu'après 45 ans de croissance  , on verrait cela dans les rues de Paris

Qui ne se souvient des compositions au rythme d’une par trimestre  et par matière ?

Qui se souvient des profs qui donnaient les résultats en commençant par le premier , (angoisse de ne pas être cité en descendant dans les profondeurs du classement) et de ceux qui faisaient le contraire ( angoisse d’être cité tout de suite !)

  

JF Je me souviens de la prestation de Claude Schwab dans un cours de Philippe Mâchefer en philo 3. Celui-ci appelle Claude au tableau pour l'interroger sur le dernier cours de géo consacré à la ville de Londres. Claude, qui n'avait rien révisé comme la plupart d'entre nous, se lance courageusement et, du ton très assuré qu'on lui connait, réussit à tenir plus de 5 mn en ne sortant que des banalités sous le regard de plus en plus amusé de Mâchefer qui le remercie finalement et le note ( sous la moyenne je pense, mais pas trop eu égard à la performance ). Et aujourd'hui, 45 ans après, Claude nous fait visiter non pas Londres mais Paris, et il peut nous parler une après-midi entière ( rien que du concret ) en utilisant au besoin des petits bouts de papier...qu'il n'avait pas chez Mâchefer. Merci Claude.

 

YC Mea culpa les amis, la mémoire est bien capricieuse parfois, d’où l’intérêt de notre catharsis collective et autonettoyante ! Remontons plus loin : je me souviens (classe de 4ème,62-63) d’un professeur de français, grand amateur de Maupassant. Chaque semaine nous avions droit à la lecture d’une nouvelle, par ses soins. Le livre trônait sur son bureau. Si d’aventure nous étions dissipés –et nous l’étions- il frappait le livre et nous menaçait en roulant les r : « Y-a une lecturre, là ! », sous-entendu, vous n’en n’aurez pas. Il aimait tant nous la faire, cette lecture, que jamais il ne mit sa menace à exécution. Je crois qu’il s’appelait Termeau, sans que je me souvienne précisément de l’orthographe de son nom. Qui a ce même souvenir ? Lui dois-je mon intérêt pour la littérature du 19ème ?

 

 GC Ce cher Termeau :vous allez priver vos petits camarades de lecture
                           Deuxième zéro c'est la colle
                           Restez sur votre fumier je vous dit tu
                           La Richelieu, il buvait du petit lait..
Excellent professeur ,il nous dictait un cours formidable ou il faisait revivre le quartier
du Palais Royal de l'époque classique.
C'était un grand spécialiste de la bataille d'Alésia et était je crois conseiller municipal
d'Alise Ste Reine.
Loin d'être mince il avait usé la peinture du mur du fond de la classe à la
hauteur de son vaste céant.
Un autre grand admirateur de Maupassant : Lapicque

GH En sciences exp. (1966), le prof ; était Roger IKOR. En 3 trimestres, nous n’ avions réalisé que          3 compositions, mais pas une seule dissertation de l’ année.

Hormis cela, il appréciait l’ humour correct ; il y avait dans notre classe un « géant » pour l’ époque qui s’ appelait PROFFIT (cf photo de classes 1965-66-sciences exp.2 ou 3 -4ème rang-5ème position ) , camarade très sympathique, toujours d’ humeur égale. Il mesurait 1m90.

Lors d’ un retour d’ un cours de gym., l’ un d’ entre nous avait écrit au tableau : « Pourquoi PROFFIT est grand…parce qu’ il n’ y a pas de petit PROFFIT ».

R/ IKOR est entré en salle, et voyant l’ inscription , a souri, ne l’ a pas effacée et a ajouté « pas mal ».

Toujours en sciences exp. , même année, nous avions Philippe MACHEFER , comme prof. d’ histoire et géographie. Il dispensait ses cours, sur la base du livre écrit par Jean-Baptiste DUROSELLE ( que j’ ai retrouvé avec plaisir à Sciences Po. En 1972) et réalisait cela tellement bien que tout le monde prenait des notes en suivant quasi religieusement. I l faut préciser qu’ il était un passionné d’ histoire, 2ème prix du Concours général en 1952, prix remis par le Président de la République Vincent AURIOL.

J’ ai appris par la suite, à la lecture du journal Le Monde, qu’ il était devenu père de famille de 2 petites jumelles, à Tahiti ou Papeete, je ne suis plus sûr de la ville.

Malheureusement, dans ce même quotidien, j’ ai appris son suicide le 15 août 1982 , peu après cette magnifique naissance. Je savais qu’ il était Sénateur socialiste, Maire-adjoint de Houilles (78).

Nouvelle qui nous a attristé Jean LAGISQUET et moi-même, d’ autant que Jean LECANUET, alors Maire de Rouen, avait fait paraître une sorte de manifeste, soulignant la carrière brillante tant professionnelle (agrégé d’ histoire) que politique de Philippe MACHEFER, éloge repris par le Président du Sénat de l’ époque Alain POHER..

Je pense que nous lui devons tous un réel hommage.

En seconde, nous avions M. COURTOIS comme prof de français (cf photo de classe 1962-63 ). Les cours se tenaient en salle 7, au rez- de- chaussée, face à la salle de dessin ( dont le prof. s’ appelait PAPADACCI ).

Il y avait dans l’ angle de la salle une conduite d’ un diamètre assez conséquent, et souvent, un copain nommé BRENU (cf photo de classe Math. Elem. 4 – 1964 -65 – 3ème rang -4ème a-p de la gauche) prenait place à cet endroit. Il s’ adossait de telles façons qu’ un jour, M. COURTOIS lui a demandé : «  BRENU, si vous continuez à vous tenir ainsi, je me demande i, si c’ est vous ou la tuyauterie qui attraperez une scoliose ».

Ancien enseignant, selon ses dires, au Prytanée militaire de La Flèche, il en avait gardé un sens de l’ humour assez piquant.

Toujours en seconde, nous avions M. PERRIN comme prof. d’ éducation physique. Compte tenu de mon état d’ asthme dit « sévère » par les médecins, j’ étais dispensé et allait donc en salle d’ étude.

J’ ignore le suivi que M. PERRIN accordait à ses élèves, mais je fus très surpris lors de la remise du bulletin trimestriel de notations, de constater à la case « éducation physique », la mention «  Bon élève ». surprise  !

En Première M 2 (cf photo de classe 1964-65), nous avions M. DESMOULINS comme prof de français. Notre salle de classe était située juste au-dessus du bureau du Proviseur de l’ époque, M. CABILLON ( cf photos Club philathélique Condorcet ).

Comme M. DESMOULINS faisait son cours sans s’ assurer de la moindre discipline, le chahut règnait rapidement. Dans le fond de la salle de cours , certains jouaient aux cartes, aux dés, etc…

Seuls les 2 premiers rangs suivaient, parfois difficilement.

De sorte qu’ un jour, le Proviseur entendant des bruits au plafond de son bureau, nous fit une visite surprise. A l’ étonnement de ce dernier, M. DESMOULINS répondit que, nous ayant fait composer sur un sujet compliqué, il nous accordait quelques moments de détente. SURPRENANT !

En classe de Première ( la 1ère fois puisqu’ hélas j’ ai du redoubler) , nous avions M. BERNEX comme prof. de français.

Le hasard a voulu que cette année-là, nous avions dans la classe 2 élèves nommés PRADEL ( Bernard et Jacques ), qui n’ avaient aucun lien de parenté.

M. BERNEX avait pour principe de nous demander à chaque trimestre une récitation ( comme en primaire ), mais selon notre choix. Le hasard faisant bien ou pas parfois les choses, a voulu que, sans le savoir , les 2 PRADEL avaient choisi le même texte, la tirade des nez, extraite de Cyrano de Bergerac (Edmond ROSTAND ).

Jacques , dont on connait tous la suite professionnelle sur les ondes, a accompli son « œuvre » sans grande conviction.

Quant à Bernard, sa diction, le ton employé, les attitudes étaient dignes d’ un Premier prix de Conservatoire, rivalisant aisément avec Jean PIAT ou Paul-Emile DEIBER, les interprètes du moment à la Comédie française.

Ayant revu Jacques PRADEL dans les années 90, il m’ a évoqué la situation de son homonyme qui , selon lui, travaillait dans la banque ( Paribas ).

En tous les cas, toute la classe s’ est « régalée » devant ce grand moment de littérature.

Autre détail concernant M. BERNEX, et pas des moindres.

Il nous raconta l’ histoire de son arrivée au service militaire. Comme nous tous, il répondit au sacro-saint questionnaire : « savez-vous lire, savez-vous écrire, savez-vous compter ? ».

Jusque là pas de problème. La surprise vient ensuite, au moment de décliner la liste de ses diplômes, le BEPC, le BAC. , la Licence et l’ Agrégation . OUI, mais, question : AVEZ-VOUS LE CERTIFICAT d’ ETUDES PRIMAIRES ? Réponse de l’ intéressé : NON, car je suis passé directement par le BREVET.

Résultat : il s’ est trouvé contraint de passer le Certificat d’ études primaires à l’ armée.

SUPERBE… ?

Comme nous l’ avons constaté avec Roger LEVY, cela semblait montrer le niveau intellectuel de l’ Armée française à l’ époque.

 

GH Tous les matins, j’ arrivais devant le Lycée, vers 7h45, et j’ attendais comme chacun d’ entre nous l’ ouverture de la porte du 8 rue du Havre.

En attendant, le petit groupe qui prenait forme au fil des minutes se transformait en « café-du-commerce ».

En dehors de notre vie interne au Lycée et des états d’ âme de nos professeurs, nous refaisions le monde en commentant ll’ actualité.

C’ est ainsi que le 23 novembre 1962 au matin, nous étions tous les yeux mi-clos et quelque peu ébahis de ce qui venait de se passer la veille à Dallas ( Texas ), en clair l’ assassinat de J. F. KENNEDY.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous étions tous dans la crainte d’ un nouveau conflit mondial ; moi-même, mon frère le plus âgé qui effectuait son service militaire, pensait que cela pouvait entraîner un éventuel conflit mondial, dans lequel la France, par ses alliances, se serait trouvée embarquée.

Il faut dire que l’ assassinat du 2ème chef d’ Etat le plus grand du monde ( à l’ époque, il y avait encore la « grande » URSS ) pouvait apparaître comme le choc politique mondial le plus important après la deuxième guerre mondiale.

La suite fut plus calme   , heureusement, et pour nous , les cours ont continué.

 

 

Lorsque nous étions en classe de première, nous avions comme professeur d’ histoire et géographie M. MAZOYER ; il se donnait un mal de chien à nous dessiner des cartes , tant en histoire qu’ en géographie et avait recours à des craies de toutes les couleurs.

Comme il avait la fâcheuse habitude , alors qu’ il se déplaçait devant le tableau , de remonter ses lunettes sur son nez, à l’ aide de 2 de ses doigts, d’ une main ou de l’ autre, il terminait souvent le cours avec un nez transformé en arc-en-ciel.

            Cela nous faisait sourire mais ne portait aucun préjudice au respect que nous avions pour lui.

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En terminale de Sciences expérimentales, il y avait dans notre classe un copain bien sympathique qui s’ appelait BRESSOUD.

Comme son père gérait une entreprise de fabrique de supports publicitaires ( autocollants , sérigraphie, etc…), ce dernier avait eu la bonne idée d’ apposer sur quelques portes vitrées ( salle de sciences nat. par exemple ) , des autocollants portant la mention « TIREZ »  d’ un côté et « POUSSEZ » de l’autre.

Problème, ou plutôt farce, il les avait collés à l’ envers. On imagine l’ ffet de surprise lors de la première utilisation de la porte.

Son caractère amuseur ne s’ arrêtait pas là, car l’ année suivante , en cours de philosophie, avec M. PATRI, notre cher copain, le jour de la chandeleur avait apporté réchaud camping-gaz, poële et tout pour faire des crèpes.

Il s’ était installé au fond de la salle, face au mur et a fait sa petite cuisine, tant et si bien que , M. PATRI a constaté d’ un coup, en le disant avec le sourire, une délicieuse ôdeur de crèpes.

Eclats de rires. C’ était là, nos blagues de potaches.

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  DO Je suis arrivé au Lycée Condorcet de la rue du Havre en 1962 dans la
classe de seconde M', je venais du CEG de la rue Foyatier, Collège
d'Enseignement Général situé juste au pied de la Butte Montmartre à la
gare du funiculaire. J'ai connu Thomas Foldvary cette année là et je le
retrouve avec plaisir dans le trombinoscope.

Le professeur de lettres M. Desmoulin assurait un «enseignement » très
particulier pour un petit cercle d'auditeurs goguenards, les autres –
c'est à dire la quasi totalité de la classe – vaquaient à diverses
occupations où les jeux de cartes occupaient une place de choix. Le
proviseur de l'époque, M. Cabillon, aimait surgir à l'improviste pour
aider cet enseignant débutant à limiter le niveau sonore du groupe. Il
nous menaçait de diverses manières mais tout le monde savait au lycée
que M. Desmoulins, chemise blanche complet bleu, était un peu spécial.
Je me souviens d'un sujet de devoir surveillé « Commentez cette phrase
Sainte-Beuve, l'Horloge et le Bonheur s'excluent », également d'une
composition de récitation pour laquelle j'avais choisi L'Albatros de
Baudelaire. En seconde M' intervenaient notamment Mme Monteil en
Physique-Chimie, M. Blanc en mathématiques, M. Chaussin en biologie.
Quelques années plus tard j'ai été moi-même professeur de Sciences
Physiques à Condorcet et ai retrouvé certains de mes anciens profs
comme collègues : Mme Monteil par exemple qui hurlait son cours,
habitude qu'elle a gardé semble-t-il toute sa carrière. En seconde,
Jean Foldvary avait organisé une fête de fin d'année, le « Hot Condor
Show » je crois.

En première M' j'ai connu M. Daliphard, excellent prof d'anglais qui
nous faisait apprendre par cœur des passages du livre de G. Guibillon :
La littérature anglaise par les textes. Il y avait à nouveau Mme
Monteil en physique-chimie et en mathématiques M. Lumbroso, qui
préparait l'agrégation et faisait des cours un peu ternes. Sagaut, fils
de médecin et bon élève, aimait poser des questions dans ces cours de
science.

En terminale (Maths Elem 2 je crois), j'ai fait la connaissance de Jean
Falcimaigne et Bernard Widmer. Je me souviens avoir blessé Bernard
Widmer lors d'un chahut en TP de biologie, le professeur M. Richard
était consciencieux mais la biologie ayant un faible coefficient au Bac
Maths, nous prenions du bon temps. Le professeur d'anglais M. Lapicque
dispensait un enseignement de qualité mais nous amusait par son côté
sportif de haut niveau, ses manières et son ton zézayant. L'un des
élèves, Charbonnier je crois, imitait Lapicque avec un certain talent.
Il y avait aussi le professeur de philosophie Rafaël Pividal, il
arrivait souvent en retard, faisait des cours intéressants mais se
caressait le sourcil droit et prononçait « hui » au lieu de « oui », il
était brillant mais un peu fumiste. Le meilleur élève de terminale,
Marc Frisch, animait un club d'échecs qui nous occupait pendant la
pause du déjeuner, il avait aussi obtenu de faire un exposé sur
Mallarmé je crois dans un cours de philo.

J'ai été membre de l'Association des Anciens Elèves quand j'étais prof
(à partir de 1976), mais ai quitté l'Association quand j'ai déménagé,
je suis actuellement retraité à Bordeaux. J'aurais beaucoup de plaisir
à faire revivre ces souvenirs.

 

GH
Je suis plus vieux (Condorcet 1953-1963), mais ceci a réveillé des souvenirs :
Sineux, Noblanc, Courtois,Demont, Lecomte, Villatte, Mme Romani (ex Germain), Mme Bentata... Ramsès II, le pion maigrissime à grand chapeau, Eisenberg le pion sadique, surnommé bien sûr Scheisenberg, Fabi, le Censeur M. Pet (ça ne s'invente pas !) au
Petit Lycée et Cabillon au grand, Patri et ses postillons (j'étais au 1er rang).

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 FS

Je me souviens d'un professeur d'Allemand, en quatrième, qui nous demandait d'être "paresseux intelligents"

Je me souviens de René Guillot, professeur de mathématiques et auteur de livres pour la jeunesse, qui nous lisait parfois des passages du livre qu'il écrivait. C'était passionnant !

Je me souviens de M. Gourguff, professeur d'allemand, qui nous a appris une chanson commençant par:
 "Ein Mann der sich Colombus nannt,
war in der Schifffahrt wohl bekannt..."

Je me souviens qu'ayant fini premier en physique, dans une classe de 1e B, mademoiselle Monteil m'avait félicité ainsi : "au royaume des aveugles, les borgnes sont rois".

Je me souviens de M. Godard,  professeur de mathématiques, qui donnait une leçon particulière en même temps à une quinzaine de ses élèves. Une heure qui rapportait gros...

Je me souviens des cérémonies du 11 novembre dans la cour, côté chaussée d'Antin.

Je me souviens des trains miniatures dans la devanture d'un marchand de jouets du passage du Havre devant laquelle je passais deux fois chaque jour.

Et je vous joins une photo de la classe de 6e A1, année 1966-1956. Le professeur est M. de Foucault. Les noms des élèves sont dans l'onglet "détails" des propriétés de l'image (De gauche à droite, en descendant).
Merci pour ces souvenirs que je croyais oubliés.

 

 

 

 

 

 

 



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